Quelle est votre relation avec votre démon ?


Chacun de nous possède un démon qui nous incite à commettre de mauvaises actions. Ainsi pendant le Ramadan nous sommes plus souvent à la mosquée car pendant ce mois bénis les démons sont enchaînés !
Il faut le prendre pour un ennemi, se méfier beaucoup de lui, s’en prémunir et être très vigilant à son égard.
Il faut donc bien le connaître et surtout savoir ce qu’il veut de nous !
En effet, il veut nous capturer dans l’un de ses sept pièges dont les uns sont plus difficiles que les autres ; ne descendant du plus difficile vers le moins difficile que s’il ne parvient pas à s’emparer de nous à ce niveau.

Le premier piège : c’est le piège de l’impiété et de la négation de Dieu, de sa religion, de sa rencontre, des attributs de Sa perfection et de ce que rapportent Ses Messagers. Si le démon s’empare de vous dans ce piège les flammes de son hostilité s’atténuent et il se calme. Mais si vous traversez ce piège et en sortez sain et sauf grâce au discernement de la guidance et que vous y échappé avec la lumière de la foi, le démon vous poursuit dans le piège suivant.

Le deuxième piège : c’est le piège de la vérité avec laquelle Dieu a envoyé son Messager et révélé Son Livre, soit en adoptant des rites non permis et autorisés par Dieu comme les innovations blâmables introduites dans la religion et qui ne sont pas acceptées par Dieu, soit en croyant à ce qui est contraire à la vérité révélée par Dieu par l’intermédiaire de Ses Messagers. Si vous parvenez à franchir ce piège, à vous en débarrasser grâce à la lumière de la sunna et vous en prémunir grâce à la vérité de la conformité au comportement des anciens pieux parmi les compagnons et leurs suivants, ce que les époques tardives sont loin de pouvoir vous offrir et à supposer qu’elles permettent l’éclosion d’un homme de cette trempe il sera piégé par les hérétiques qui n’hésiteront pas à lui coller l’étiquette d’innovateur qu’il faut blâmer, donc si vous parvenez par la grâce de Dieu à traverser ce piège, le démon vous poursuit dans le piège suivant.

Le troisième piège : c’est celui des péchés majeurs. Si le démon s’empare de vous à ce stade il les embellit pour vous, les rend beaux à vos yeux, vous trompe, vous ouvre les portes du report et de l’ajournement (de la repentance) et vous dit : la foi c’est la reconnaissance même. Elle n’est nullement affectée par les œuvres et il arrive même qu’il parvient à vous faire répéter une parole par laquelle il a fait périr tant de créatures : « avec le tawhid(unicité de Dieu) aucun péché n’est nuisible , au même titre qu’avec le polythéisme aucune bonne action n’est utile ». Il reste que le démon préfère s’emparer de vous dans le piège précédent pour de multiples raisons : il contredit la religion ; il rejette le contenu du message avec lequel Dieu a envoyé son Messager ; son adepte ne s’en repent pas et ne s’en sépare pas, au contraire il appelle en faveur de cette hérésie ; il consiste à parler de Dieu sans science et connaissance ; il est ouvertement hostile à la sunna et à ses adeptes ; il favorise l’effort destiné à éteindre la lumière de la sunna, à confier le pouvoir à celui qui a été destitué par Dieu et son Prophète SAW et vice-versa, à confirmer ce qu’il a infirmé et vice-versa, à faire mentir le véridique et à croire le menteur, à opposer l’erreur à la vérité, à renverser l’échelle des vérités, à mécroire vis-à-vis de la religion de Dieu etc… C’est que les hérésies font piégés leur victime progressivement en commençant par le bas de leur échelle jusqu’à ce que leur victime se dépouille complètement de sa foi, tel un cheveu qu’on retire de la pâte. C’est dire que seuls les hommes doués de discernement peuvent se rendre compte des méfaits des hérésies, tandis que ceux qui sont frappés de cécité sombrent dans les ténèbres de l’aveuglement : « Celui à qui Dieu ne procure pas de la lumière n’a pas de lumière. » (Coran 14/40) Si vous échappez à ce piège grâce à une préservation de Dieu ou à une repentance sincère qui l’en sauve, le démon vous poursuit dans le piège suivant.

Le quatrième piège : c’est celui des péchés mineurs. Le démon vous en livre par tonnes et vous dit : si tu évites les péchés majeurs tu n’as rien à craindre des péchés mineurs et véniels. Ne sais-tu pas, par ailleurs, qu’ils sont expiés en évitant les péchés majeurs et en multipliant les bonnes actions. Il ne cesse ainsi de vous atténuer leur gravité jusqu’à ce que vous vous obstiniez à les commettre, de sorte que l’auteur des grands péchés qui regrette ses forfaits se trouve dans une meilleure situation que vous. C’est que l’obstination à commettre le péché est pire que le péché lui-même. Comme on dit : aucun péché majeur ne pèse devant la repentance et la demande du pardon, et aucun péché mineur ne doit être sous estimé lorsqu’il y a obstination. Du reste le Prophète SAW à dit : « méfiez-vous  des péchés véniels". Puis il a donné comme exemple des gens descendus dans un terrain désert. Comme ils ont eu besoin du bois pour se réchauffer et se restaurer chacun se mit à apporter un petit morceau de bois. Ils ont pu ainsi rassembler beaucoup de bois pour allumer un feu et faire cuir leur pain. Il en va de même des péchés insignifiants ; ils s’accumulent chez le serviteur qui les méprisent et néglige jusqu’à ce qu’ils finissent par le perdre. » Si vous parvenez à échapper à ce piège grâce à la méfiance, à la vigilance et à la pérennité de la repentance et de la demande du pardon et en faisant suivre la mauvaise action par une bonne, le démon le poursuit en faisant face au piège suivant.

Le cinquième piège : c’est celui des choses permises qui ne font pas encourir aucune gêne pour leur auteur. Le démon se sert de ces choses permises pour vous empêcher de multiplier les actes de dévotion et d’obéissance et de redoubler d’effort pour vous approvisionner pour votre retour final. Ensuite le démon escompte de vous en dissuader pour vous amener à négliger les sunan, et après l’abandon des sunan, à négliger les obligations. S’il n’y arrive pas il parvient quand même à vous faire rater bien des profits, d’acquisitions sublimes et de positions imminentes. Or si vous en connaissiez le prix, vous n'en rateriez rien de ces œuvres pies qui vous rapprochent de votre seigneur. Par exemple le fait de prier à la mosquée, le diable utilise tous les prétextes pour vous empêcher d’y aller ! Si vous échappez à ce piège grâce à un discernement parfait, à une lumière conductrice et à une connaissance de la valeur des actes d’obéissance et de leur multiplication, l’ennemi vous poursuit en faisant face au piège suivant.

Est-il nécessaire d’aller jusqu’au septième ? En effet, combien sont les hommes qui parviennent jusqu’au piège suivant. En fait ils sont quelques individualités dans le monde, les autres ont été capturés par le démon dès les premiers obstacles à franchir!

 Juste pour voir et essayer de l’atteindre, incha Allah :

Le sixième piège : c’est celui des œuvres préférables et prisées parmi les actes d’obéissance et de dévotion. L’ennemi vous incite à les accomplir, les rends belles à vos yeux, les enjolive pour vous et vous fait voir ce qu’elles renferment comme mérite et profit pour vous détourner de ce qui est meilleur et plus profitable, parce que comme il était incapable de vous faire perdre le principe de récompense il escompte vous priver de la perfection, de son grand mérite et de ses degrés les plus élevés. Ainsi il vous occupe par ce qui est préférable pour vous détourner de ce qui est préféré, par ce qui est aimable pour vous détourner de ce qui est plus agréable à Dieu et ainsi de suite. Si vous arrivez à échapper à ce piège grâce à la science qui régit les œuvres et leurs rangs auprès de Dieu, à la connaissance de leurs degré de mérite et de leurs valeurs et à la distinction entre ce qui est supérieur et ce qui est inférieur, ce qui est préférable et ce qui est préféré, ce qui est maître et ce qui est sujet, conformément aux indications des hadith : « le maître mot de la demande du pardon c’est de dire Mon Dieu, tu es mon Seigneur et il n’y a d’autre Dieu que toi… » ; « Le jihad est la cime de toute affaire… » ; « Les œuvres se sont mesurées sur le plan de la fierté. Chacune d’elles a ainsi évoqué son rang et son mérite. Mais l’aumône a gagné le mérite d’être la plus fière ». Mais ce piège ne peut être dépassé que par les gens doués de discernement et de sincérité parmi les possesseurs du savoir qui cheminent sur le sentier du succès, réservent aux œuvres la place qu’elles méritent et accordent à chacun le droit qu’il lui revient. Si vous échappez à ce piège il ne vous reste plus à faire face qu’à un seul piège où l’ennemi vous poursuivra inéluctablement. D’ailleurs si quelqu’un devait y échapper ce serait les Messagers de Dieu et Ses Prophètes, notamment l’être qui Lui est le plus cher.

Le septième piège : il s’agit de l’obstacle consistant en ce que le démon lâche ses légions contre vous pour vous faire subir toutes sortes de gênes par la main, la langue et le cœur en fonction du rang que vous occupez sur le plan du bien. Plus votre rang est élevé, plus l’ennemi lâche contre vous sa cavalerie et ses fantassins, vous attaque avec ses légions et vous fait subir le joug de ses partisans. C’est dire qu’au stade de ce piège vous n'avez aucun moyen pour vous en débarrasser totalement, car plus vous déployez votre effort pour réaliser la rectitude, l’appel à Dieu et le respect de son ordre, plus l’ennemi s’efforce d’inciter les idiots contre vous. C’est qu’à ce stade vous mettez l’armure de la guerre et vous vous mettez à combattre l’ennemi pour Dieu et par Dieu. Votre servitude est celle de l’élite des hommes qui possèdent la connaissance spirituelle. Elle s’appelle la servitude contraignante (pour l’ennemi) à laquelle ne font attention que les hommes doués d’un discernement parfait. Car il n’y a rien de plus agréable à Dieu que de voir son ami contrarier son ennemi. Du reste Dieu – qu’il soit glorifié – a évoqué cette servitude dans plusieurs passages de son livre. Il a ainsi dit : « Celui qui émigre dans le chemin de Dieu trouvera sur terre de nombreux refuge et d’espace » (Coran 4/100). Il a dit également : « Ils n’éprouvent ainsi ni soif, ni fatigue, ni faim dans le chemin de Dieu, ils ne fouleront aucune terre, ne provoquant la colère des impies et n’obtiendront aucun avantage sur un ennemi sans qu’une bonne œuvre ne soit inscrite en leur faveur. Dieu ne laisse pas perdre la récompense de ceux qui font le bien » (Coran 9/120). De même le Prophète SAW a prescrit deux prosternations supplémentaires pour l’orant en cas d’inadvertance et a dit : « Si sa prière est parfaite elles serviront à contraindre Satan et à lui fouler le nez dans la poussière. » C’est pourquoi celui qui adore Dieu en s’employant à contraindre Son ennemi participe pour une large part à la station spirituelle des justes. C’est en vertu de cette contrainte qu’on a loué le fait de se déplacer fièrement entre les rangées de la bataille et le fait de se montrer fier en faisant l’aumône secrètement là ou personne d’autre que Dieu ne voit le serviteur. Ceci en raison de la contrainte et de la provocation de cette attitude représente pour l’ennemi de Dieu. Il s’agit, cependant, d’un chapitre de la servitude que peu de personne connaissent. Mais celui qui goûte ses plaisirs et ses douceurs pleurera ses jours antérieurs.
Que Dieu nous accorde Son assistance et son appui et il n’y a de force et de puissance que par Dieu. Lorsque l’occupant de ce rang spirituel regarde Satan et l’aperçoit à travers le péché il le provoque et le contraint par la repentance sincère. Et cette contrainte de l’ennemi lui procure une autre forme de dévotion et de servitude.

Voilà donc un bref aperçu des secrets subtils de la repentance dont tu ne trouveras nullement ailleurs. La louange et la grâce appartiennent à Dieu. Et c’est Lui qui accorde la réussite.

Source : "Les sentiers des itinérants" de Ibn Qayyim Al-Jawziyya Ed. UNIVERSEL

Publié le : 18/06/2014


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